Propos recueillis par Frédéric Genty

Les conférences sont regroupées sous le titre Des Joseph et des Marie, de l’importance du nom dans les Écritures. D’où vous est venu ce thème ?

Tout est partie d’une hypothèse de travail. La Bible compte plus de 200 personnages et rares sont ceux qui portent le même nom. Nous trouvons pourtant cinq Joseph et sept ou huit Marie. Les plus connus sont les parents de Jésus, mais nous trouvons un autre Joseph et une autre Marie à la fin de l’histoire. Cela a piqué ma curiosité et j’ai essayé de voir si on pouvait tisser un lien entre les personnes qui portent le même nom. Ce qui pouvait apparaître comme un simple jeu s’est transformé en hypothèse de travail qui a révélé une belle fécondité.

Le nom serait alors une clef de lecture ?

Pour un enfant, le nom est un héritage. C’est un élément de son identité qu’il reçoit à sa naissance, sans l’avoir choisi, et qui pourtant le définit. Le nom fait partie de l’être d’une personne si bien que, dans la Bible, lorsqu’un homme, une femme, accède à une nouvelle identité, il lui arrive de changer de nom. Dans le Premier Testament, Abram est devenu Abraham ; Saraï, Sara ; et Jacob, Israël. Il n’est pas étonnant alors de penser que des personnes différentes qui portent le même nom puissent avoir des éléments de résonance.

Sans dévoiler toutes les conférences, pouvez-vous nous donner quelques pistes ?

Ces personnages nous ont parlé de paternité et de maternité, d’exil et de gratitude, de courage et de témoignage ; leurs vies ont raconté des histoires de berceau et de tombeau, de rêves et de louanges, de générosité et de fidélité. Mais derrière chacune de ces histoires, c’est l’Évangile de la grâce qui s’est révélé, une grâce toujours surprenante, inattendue, qui se joue parfois à s’infiltrer dans les failles de nos histoires pour féconder nos fractures et nos blessures.