Notre rapport au corps a été influencé par la tradition chrétienne en général. Mais, cette tradition a-t-elle été bien comprise ?

La question nous éclaire sur notre rapport au corps et notre rapport à Dieu. D’un côté, le corps pour universel qu’il soit, nous encombre : on passe son temps à le persécuter, même quand on en fait un objet de culte ! Entre épilations et tatouages, piercings et escarpins, séances de gym et jogging, on n’en finit pas de le faire souffrir. Sans parler des jeûnes, flagellations et autres saints amusements dont le martyrisent les ascètes de tout poil. Ni, non plus, de l’obligation sociale de rendre le corps utile, rentable : on le vend au patron, on l’exhibe pour nous faire acheter une voiture ou… un carrelage ! Notre relation au corps relève à la fois du plaisir et de la souffrance, de l’amour et de la haine. Quelle dette inconsciente veut-on lui faire payer ? Le plaisir qu’il nous procure et dont nous nous sentons sinon coupables, du moins redevables ? Ou bien l’éphémère finitude dans laquelle il nous enferme ? Le corps, la chose la plus naturelle qui soit, nous déroute.