Car, manquer d’une vision théologique, c’est être l’esclave du plus offrant.

Lorsque Jésus est tenté par le diable (Mt 4,1-11), c’est justement sa vision théologique qui le sauve des illusions. C’est sa vision théologique qui lui permet de résister à la tentation de l’indestructibilité, du pouvoir, ou d’être un nanti. Jésus résiste au plus offrant au nom même de sa théologie qui lui permet d’identifier les idoles, de repérer les mécanismes qui dégradent l’humanité, et d’adhérer à ce qui favorise l’existence. Ne pas avoir de vision théologique, c’est n’avoir que le bon plaisir immédiat comme critère de décision. Car la théologie consiste à penser ce qui donne de la profondeur à la vie. La théologie consiste à relativiser ce qui n’a qu’une valeur secondaire et à redonner une importance décisive à ce qui encourage l’existence, ce qui favorise la paix.

C’est la raison pour laquelle les évêques sont, par exemple, tout à fait légitimes pour intervenir dans le champ politique et faire une lecture théologique d’un programme électoral, de décisions législatives. Chacun est appelé à faire œuvre de théologien pour ouvrir les yeux sur […]