Il n’est plus besoin d’exposer longuement ce qu’est le burn-out, ce syndrome d’épuisement professionnel lié à un stress excessif et durable. Plus de 3 millions de personnes en souffriraient en France.
Les médecins prennent désormais en compte son exact opposé, le bore-out – littéralement, le syndrome d’ennui au travail. Il touche des personnes sous-employées au regard de leurs compétences et du temps de travail dont elles disposent. Elles ont soit trop peu d’activité (en quantité), soit des activités insuffisamment qualifiées, ou bien encore elles ont été « placardisées », dans l’espoir de les faire démissionner.

Les conséquences du bore-out sont quasiment identiques à celles du burn-out. Si la fatigue physique est moins présente, le risque dépressif est majeur, du fait d’une réelle souffrance psychique : le manque de reconnaissance entraîne de la dépréciation, la perte de confiance en soi et dans ses possibilités. Irritable, le travailleur en bore-out peut connaître des accès de colère ou de violence. Il peut aussi se replier sur lui, dans un silence coupable.
Les travailleurs victimes de bore-out se plaignent plus rarement, tant cette pathologie parait incongrue en période d’instabilité du marché de l’emploi. Ils considèrent qu’ils doivent « s’estimer heureux » d’avoir un travail et taisent leur souffrance par culpabilité ou honte.
Bore-out et burn-out marquent ainsi deux jalons diamétralement opposés sur l’échelle de l’équilibre au travail. Le bien-être perçu au travail serait donc idéalement la médiane entre ces deux extrêmes. […]