Peut-être faites-vous partie de ces personnes qui éprouvent le besoin de garder « au cas où ». Dans ce cas, vos armoires, commodes, placards se remplissent certainement d’objets cassés, vieillots ou simplement inutilisés, dans l’attente d’une deuxième vie.

Cette tendance à la thésaurisation peut aller jusqu’à la pathologie – ce que l’on appelle le syndrome de Diogène – qui consiste à entasser chez soi un nombre incalculable de choses sans intérêt immédiat. Sans tomber dans cet excès, vous avez peut-être acquis des appareils dont vous n’avez eu qu’une utilisation modérée (les accessoires ménagers regorgent d’exemples) ou de choses dont vous espériez qu’elles modifient en vain votre quotidien (pratique d’un sport, accessoire de beauté sophistiqué…). De la sorbetière à l’égouttoir à carafe, en passant par la ceinture pour mincir ou le bain de pieds à remous, il y a certainement de quoi monter une brocante ! Une seule solution : vous en séparer.

Car l’accumulation nuit à la bonne énergie. Elle fige les choses, encombre les espaces comme les êtres – qui passent leur temps à chercher de la place. En faisant disparaître de notre regard ce qui embarrasse notre espace, on dégage notre horizon comme notre inspiration. Un grand ménage annuel permet de se séparer de bon nombre de choses superflues, tout en laissant une nouvelle place pour les objets qui traînent – ou rien ! Quel plaisir de contempler des plans de travail épurés, dégagés, vides…

Ranger permet de mieux circuler, c’est-à-dire de se déplacer – ou de déplacer son regard, sans être arrêté par un obstacle. La fluidité est synonyme de liberté.

Toutefois jeter peut s’avérer difficile, surtout si votre éducation vous en empêche. Mettez-vous alors dans l’idée de donner, ou même de vendre. Ce ne sont pas les sites d’enchères et de vente en ligne qui manquent, sans compter les multiples vide-greniers, dépôts-ventes, brocantes que l’on trouve très facilement. Si la peur de manquer vous retient, fixez-vous un objectif avec l’argent que vous en tirerez : un spectacle en famille, un week-end en amoureux, un dîner au restaurant entre amis… Dites-vos que vos objets continueront à être utiles, pour des gens qui en ont plus besoin ou les apprécieront vraiment.

Comment faire ?

La plupart des coachs en rangement préconisent de progresser pièce par pièce, et même meuble par meuble, voire étagère par étagère ou tiroir après tiroir… Ceci pour éviter toute tentation de procrastination qui vous pousserait à renoncer avant même d’avoir commencé !

Le mieux est de vider intégralement la surface à trier (sur le sol, une table ou votre lit) en vous interrogeant à chaque fois sur l’utilité de l’objet, du vêtement, de l’appareil en question… Un déchirement pour certains ! Faites trois tas : ce que vous jetez ou donnez, ce que vous gardez, ce pour quoi vous hésitez.

Ne gardez rien « au cas où ». Il existe une règle simple : ce qui n’a pas servi ou été porté dans les deux années qui précèdent a peu de chance d’être encore utile.

Vous éprouverez du soulagement, une certaine fierté – et surement du plaisir, à vraiment jeter. Non seulement parce que vous vous prouvez que vous en êtes capable, mais aussi parce que cela libère de l’espace – et ça se voit !

  • Tas numéro 1 : rassemblez ce que vous voulez donner ou vendre et ne tardez pas à le faire. Ça prend un peu de temps, mais ça en vaut la peine : vous économiserez du temps ultérieurement.
  • Tas numéro 2 : ce que vous gardez trouve une place bien identifiée – au besoin dans un panier, une boîte ou un classeur dûment étiquetés.
  • Pour ce qui est du troisième tas, constituez-vous une « fausse poubelle » : un carton que vous placez dans un coin de la pièce et qui accueillera tous les objets ou vêtements pour lesquels vous hésitez. Si au bout de trois mois vous n’êtes pas allé les rechercher, c’est que vous pouvez définitivement vous en séparer – et cette fois sans état d’âme.
    Réalisez aussi que vos objets peuvent avoir une autre vie ailleurs, ce sera votre manière de participer à l’économie circulaire et à l’équilibre de la planète !

Quand jeter est un déchirement

Que faire des objets qui ont une valeur uniquement affective ? Chausson de bébé, mèche de cheveux, première brassière… Les jeter déchire le cœur mais l’émotion qu’ils procurent tient-elle dans l’objet lui-même ou dans le souvenir et la personne qu’ils évoquent ? Au moment de la vente d’un appartement familial, j’ai dû jeter le voile de mariage de mon arrière-arrière-grand-mère, que je n’avais pas connue, mais dont on m’avait beaucoup parlé. Avant moi, d’autres l’avaient conservé « de générations en générations ». Étais-je en train de commettre un sacrilège ? Je l’ai jeté avec respect, en réalisant que le plus bel hommage que je lui rendais était sans doute d’avoir eu moi aussi des enfants qui perpétuaient bien plus sûrement un héritage familial qu’un morceau de tissus.

Autorisez-vous une boite dans laquelle vous regroupez ces trésors chers à votre cœur, mais pas plus. Une de mes amies a créé une boite de ce type pour chacun de ses enfants, dans l’objectif de la leur remettre le jour où ils quitteront la maison. J’ignore si ça leur fera plaisir, mais en tout cas pour l’instant ça la rassure, elle.
J’ai moi-même une boite avec les cadeaux de fête des mères offerts par mes enfants. Je ne porte pas le collier de nouilles, mais il est précieusement conservé en hommage au temps passé par mon petit chéri à le réaliser. Je dois toutefois avouer que je ne sais pas encore très bien ce que deviendra cette boite dans l’avenir…

Pour garder une trace de ces objets affectifs, vous pouvez les prendre en photo avant de vous en séparer, ils prendront moins de place et vous en conserverez le souvenir… Faites confiance à votre mémoire. J’ai tellement joué, enfant, dans l’appartement de mes grands-parents qu’une fois vendu, j’ai pu continuer à le visiter mentalement. Sa décoration a été intégralement changée par ses nouveaux acquéreurs, pourtant, il existe toujours dans ma mémoire et je m’y rends quand je le veux. Si les objets ont disparu, l’émotion, elle est intacte.

Ce que vous pouvez jeter sans remords :

  • Dans votre cuisine : tout ce qui est ébréché, fendu, dépareillé (non, vous ne retrouverez jamais dans une brocante la même sous-tasse que celle que vous avez cassée), ce qui est trop encombrant ou d’une utilisation rarissime.
  • Dans votre salle de bains : tout ce qui est ouvert depuis trop longtemps, périmé, éventé, en double ou triple exemplaire; les échantillons que vous n’essaierez jamais.
  • Dans votre commode : tout ce qui est troué, déchiré, décousu, tâché (non, vous n’irez pas non plus à la droguerie du coin de la rue acheter un produit qui élimine les traces de cerise). Ne songez pas davantage à les donner : les autres – fussent-ils dans la misère la plus noire – ne sont pas là pour se contenter de vos haillons.

Simplifier son quotidien

Faire de la place, c’est retrouver de l’espace mais aussi du temps. Ce temps si précieux, que vous pouvez alors déguster comme une denrée rare – et occuper par ce que vous avez vraiment choisi.
Modifiez vos habitudes d’organisation pour aller au plus près et au plus vite en rangeant à portée de main ce que vous utilisez le plus.

Que ce soit dans votre cuisine, dans votre chambre ou dans votre salle de bains, économisez gestes et pas pour ne pas vous épuiser pour rien. Appliquez le taylorisme à vos actes quotidiens. La logique veut que l’on place habituellement sur les étagères les plus hautes ce qui est le plus lourd ou le plus volumineux. Toutefois, si vous utilisez votre cocotte en fonte ou votre wok plusieurs fois par semaine, ils seront mieux dans le tiroir sous votre cuisinière plutôt qu’en haut du placard – ce qui vous contraint à aller chercher constamment un marchepied.

N’étalez pas non plus vos objets – ce qui encombre votre regard – mais stockez-les de manière logique pour voir en un coup d’œil ce que vous cherchez en ouvrant simplement une porte de placard ou un tiroir (pensez aux étiquettes : sur le couvercle, ou sur la tranche). Qui plus est, vous pourriez réaliser que ce qui est rangé plus loin s’avère beaucoup moins utile qu’il n’y parait, ce qui constitue un bon mode de sélection de vos possessions les plus indispensables.

Pensez à ranger dans les sacs qui servent à les transporter les affaires de sport (propres), les instruments et partitions pour les cours de musique, le nécessaire à dessin…

Enfin, lors d’un prochain achat « indispensable », appliquez la règle du un pour un : pour tout vêtement ou objet nouveau qui entre chez vous, un vêtement ou objet ancien doit en sortir.
C’est un travail patient, souvent fastidieux, mais qui procure une agréable sensation d’allégement. Alors ? 1, 2, 3…rangez !

40 jours pour désencombrer son lieu de vie

Sabine, une bloggeuse organisée* a mis au point une liste pense-bête des quarante endroits à nettoyer/vider pour alléger sa maison jour après jour.
Un défi à accomplir seul ou en famille sur 40 jours d’affilée, ou 20 week-ends :

– cuisine                                                                 – chambres d’enfant
– cellier/garde-manger                                       – armoires d’enfant
– placards de cuisine                                           – jouets enfants
– placards sous l’évier                                         – livre enfants
– tri des produits d’entretien                             – coin jeu
– étagère à épices                                                 – chambre des parents
– réfrigérateur                                                       – commode
– cahier de recettes                                              – tri des chaussures
– buanderie                                                           – coin maquillage
– entrée                                                                  – trousse à maquillage
– vide-poche / tiroir fourre-tout                       – coin bijoux
– salle à manger                                                    – tables de chevet
– bibliothèque                                                       – rangements sous le lit

Pour aller plus loin :
– La Magie du rangement, Marie Kondo, Ed. First, 2015
– Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi, Dominique Loreau, Marabout, 2013