Nous sommes le plus souvent habitués à déjeuner sur le pouce au bureau (et parfois devant notre ordinateur ) et les dîners en famille se résument parfois à de vagues échanges devant le journal télévisé, en engloutissant un plat préparé. Tout peut pourtant changer si l’on découvre, ne serait-ce que quelques instants, les bienfaits de la pleine conscience.

La pleine conscience est une approche du quotidien qui vise à aborder un événement ou une action, uniquement avec ses cinq sens. En se calant sur la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût on déconnecte assez vite de la tyrannie du mental qui nous place si souvent dans les pensées lancinantes et autres ruminations pesantes.

Goûter, déguster, apprécier… autant de termes pour désigner les variantes qui nous mettent dans les plaisirs du goût. Pourtant manger et boire (avec modération) offrent une expérience optimale qui engage les cinq sens.

  • la vue : couleurs et formes de ce qui compose notre assiette,
  • l’ouïe : le plaisir de ce qui croque, croustille…,
  • le toucher : tout contact plaisant pour notre langue et notre palais, comme le moelleux, le fondant, le pétillant, le chaud…,
  • l’odorat : il saisit les effluves et arômes – souvent associés à des souvenirs,
  • le goût : savourer le salé, sucré, acide, amer..et toutes leurs variations.

Goûter en pleine conscience permet de mieux apprécier mais, à terme, aussi de manger mieux : moins en quantité (parce que l’on mange plus lentement) et de meilleure qualité. Les « savoureurs » sont des gourmands gourmets qui vont plus facilement vers les aliments les plus goûteux – souvent les plus naturels ou les plus sains.

Pour débuter dans cette pratique, je vous conseille cet exercice jouissif : croquer un carré de chocolat.

  1. Croquez-le et écoutez le bruit de la coque qui se rompt, ou des éclats de noisette qui se brisent entre vos dents. Entre votre langue et votre palais, le morceau de chocolat révèle sa douceur, son onctuosité… Captez aussi les effluves de chocolat qui remontent par votre arrière-bouche. Elles renvoient à votre cerveau des parfums encore plus nuancés.
  2. Posez le morceau de chocolat sur votre langue ; il est froid. Retournez-le entre votre langue et votre palais pour le sentir fondre. Son goût se révèle sur votre langue. Identifiez les zones de votre langue qui captent le sucré, éventuellement l’amer…
  3. Approchez-le de votre nez et fermez les yeux : inspirez cette bonne odeur. Imaginez que ces petites molécules odorantes remontent jusqu’à votre cerveau pour le titiller (c’est d’ailleurs ce qu’elles font !). Imprégnez-vous de ce parfum gourmand.
  4. Regardez-le sous toutes les coutures : aspect, taille, forme et différence de couleur entre l’extérieur et l’éventuel fourrage.
  5. Tenez-le d’abord entre le pouce et l’index, en sentant son contact avec la pulpe de vos doigts. Réalisez aussi qu’il commence à se liquéfier.
  6. Prenez un morceau de votre chocolat préféré de la taille d’une bouchée.
  7. Finissez de déguster ce morceau de chocolat, jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement.

Avez-vous déjà dégusté du chocolat avec cette finesse ? Quel a été votre plaisir ? Avez-vous pensé à autre chose ? Comparez le fait de manger du chocolat de cette manière, et celui d’engloutir un paquet de chips en quelques instants.

Cet exercice pourrait se faire tout aussi bien – et avec modération – avec quelques gorgées d’un excellent Bordeaux. Excellente fin de semaine du goût !

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