Le film est inspiré du roman de Philippe Djian, Oh … Forçant le trait du personnage principal de Michèle, Verhoeven décline ses tendances préférées : la violence, l’ambiguïté, la perversité, l’érotisme sulfureux. Le film s’ouvre sur le viol d’une femme chez elle dans une maison cossue, sous le regard impassible de son gros chat. Sa réaction n’est pas celle que l’on pourrait attendre. Elle ne dit mot, continue de vivre comme si de rien n’était, comme si l’événement avait glissé sur elle sans laisser de traces. Le réalisateur nous donne l’image d’une femme dominante, dynamique, volontaire, insubmersible, menant tout de front sans faiblesse, à côté d’hommes sans grand intérêt. Mais son ambiguïté, sa perversité qui dominent tout le film, nous dévoilent ses failles. Son passé est lourd d’évènements traumatisants. Elle est notamment la fille d’un grand criminel, massacreur d’enfants. Elle navigue entre une mère névrosée qui ne veut pas vieillir, un fils qui se fait maltraiter par son amie, un ancien mari déprimé et un amant qui n’est autre que le mari de sa meilleure amie. […]