Guillaume Ricou a été en son temps une personnalité connue du milieu culturel bretonnant. Des auteurs aussi divers que Guillaume Lejean et Émile Souvestre lui ont consacré des notices élogieuses dans leurs ouvrages. Du coup, grâce à son héritage littéraire, le souvenir de cet humble agriculteur de Trémel s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui. Ce que l’on sait moins, c’est que Guillaume Ricou s’était converti au protestantisme à la fin de sa vie et qu’il a été le collaborateur du pasteur Jenkins dans sa traduction du Nouveau Testament en breton.  Il était né le 17 février 1778 à Trémel, qui n’était alors qu’une simple trève, une succursale de la paroisse de Plestin. Écoutons Émile Souvestre :

« Ricou est le Burns (célèbre poète écossais) de notre Basse- Bretagne, devenu poète sans études premières, et, ce qui est plus étonnant, poète moraliste ! Rien dans sa vie pourtant n’a aidé à cette vocation. Ses parents qui étaient de simples journaliers, lui mirent la pioche en main dès que ses bras purent la manier, et depuis il n’a point cessé de se livrer aux plus rudes travaux de la campagne. Pauvre, même pour un pays où les plus riches n’ont que le nécessaire, Ricou a élevé à grande sueur de son corps et aux grands tourments de son âme, une nombreuse famille qui commence à l’aider maintenant qu’il se fait vieux. C’est au milieu de toutes ces circonstances défavorables que son talent est né, s’est développé, s’est révélé. Il avait appris seul à lire et à écrire » […]