Ce film est adapté de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, qu’il a écrite en 1990 alors qu’il était atteint du sida. C’est la seconde fois que Dolan réalise un film à partir d’un texte qui n’est pas de lui (la première étant Tom à la ferme). Mais ce texte semble avoir été écrit pour lui. Il n’est pas étonnant que Dolan l’ait choisi pour son film, même s’il en a fait une adaptation assez libre. On y retrouve en effet ses thèmes favoris : l’incommunicabilité entre les êtres, la place du fils dans la famille. Nous sommes face à un huis clos familial terrifiant où chacun porte sa part de névrose, de violence et de blessures cachées. Un moment où toutes les rancœurs trop souvent tues, toutes les jalousies, toutes les frustrations, toutes les hystéries, mais aussi toutes les tendresses explosent, et le jeune Dolan s’en empare avec gourmandise et virtuosité. […]