Des familles sont dépossédées de leurs terres et des villages évacués pour faire place à la monoculture. Essentiellement en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, ce n’est «pas moins de quarante fois la surface de la Suisse qui a été cédée à d’autres Etats et à des investisseurs privés», dénonce la campagne œcuménique 2017 qui s’attaque à l’accaparement des terres. Menée par les œuvres d’entraide chrétiennes Pain pour le prochain (PPP), Action de Carême et Etre partenaires du 1er mars au 16 avril, cette action vise à sensibiliser le public au non-respect des droits de l’homme lors du rachat des terres dans les pays du Sud.

«Dans la majorité des pays du Sud, les terres ne sont pas titularisées, mais elles appartiennent aux habitants qui les cultivent, sauf qu’ils n’ont aucun document légal pour le prouver», explique Maryline Bisilliat, chargée de projet à PPP. «Ces parcelles sont rachetées essentiellement  par des investisseurs étrangers souvent de façons légales, mais illégitimes, avec la complicité des gouvernements. Privilégiant la monoculture, de palmiers à huile par exemple, ces sociétés ne respectent ni l’environnement ni les droits humains». Non seulement l’accaparement des terres avec ses modes de productions agricoles engendre un déséquilibre écologique, mais porte atteinte aux populations locales. […]