« Au nom de Jésus-Christ » est sûrement la dernière phrase que l’on aurait souhaité entendre sortir de la bouche de l’agresseur au couteau au matin du 8 juin dans une aire de jeux d’Annecy. A l’heure d’écrire ces lignes, le pronostic vital des six victimes n’est heureusement plus engagé. Le geste de ce ressortissant syrien arrivé en France fin 2022 depuis la Suède n’est pas sans nous replonger brutalement dans l’actualité des attaques perpétrées contre des enfants.

Proche de chez nous, on se souvient de l’attentat de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse qui avait fait quatre morts en 2012, dont trois jeunes enfants, ou de la prise d’otage d’une classe de maternelle il y a trente ans à Neuilly. Moins proche de chez nous, l’actualité est malheureusement plus dense. Le 5 avril dernier, quatre enfants ont été tués dans une crèche brésilienne, et aux Etats-Unis, on dénombre déjà plus de deux cents fusillades de masse rien que pour 2023.

Le héros pèlerin

Le trouble qui est venu briser le paysage type carte postale annécien en cette matinée de juin aurait pu être pire, si un certain Henri D. n’était pas intervenu. En utilisant son sac à dos pour se protéger des attaques de l’assaillant, il riposte et le poursuit, assez pour que celui-ci se sente menacé et perturbé dans sa course macabre. En l’espace de quelques heures, ce jeune homme dans la vingtaine devient le héros d’une nation sous le […]