La politique met en place des dispositifs voisins de ceux du divertissement, même si la campagne électorale ne se limite pas à ces moments de spectacle.

Pour remplacer Judas parmi les Douze, après la mort de Jésus, les Disciples ont eu recours à un tirage au sort, procédure assez fréquente dans l’Antiquité et longtemps utilisée. On la considérait comme strictement égalitaire, on pensait qu’elle évitait la corruption et qu’elle exprimait les préférences divines. Aujourd’hui nous la trouvons absurde ; il n’est pas dit que dans quelques siècles on ne jugera pas arbitraire et ridicule la désignation du chef à partir de prestations télévisuelles.

Dans les monarchies, la naissance décide du souverain ; dans les dictatures, c’est la force dont il dispose ; aujourd’hui ce sont, au moins en partie, ses qualités télégéniques. […]