Une vie n’est pas de trop pour devenir humain. En effet, nous naissons prématurés, même à terme ! Nous ne sommes pas encore capables de vivre comme des femmes et des hommes dignes de ce nom. Nous avons besoin de nos parents, de notre famille, de nos proches, de nos amis, de nos maîtres et professeurs, bref des autres, pour grandir peu à peu. La naissance marque le début d’une longue marche vers plus d’humanité.

Devenir humain, c’est devenir attentif à ce que je ressens et à ce que l’autre éprouve. Une action, une pensée, une décision deviennent humaines – ou du moins un peu plus humaines – lorsqu’elles prennent en compte ce que leurs auteurs et leurs destinataires ressentent, pensent et vivent. Cette double attention s’exerce la plupart du temps en lien avec un thème traité, des valeurs de référence, un objet du dialogue ou un message à transmettre.

L’élan du départ est donné par Jésus : « Moi, je suis venu pour que les humains aient la vie et l’aient en abondance. » (Jn 10,10) Jésus sème des graines de confiance, d’espérance et de reconnaissance mutuelle. Cela signifie que l’humain devient le lieu incontournable de la foi, de l’amour et de l’espérance. Ces derniers ne se développent que dans le sol humain et non en culture hors-sol. Cet itinéraire est déconcertant. Il se parcourt en plusieurs étapes, avec des crises, des répétitions, des avancées, des reculs. […]