L’ouvrier mythique de McAll au lendemain de la Commune de Paris attendait un « Dieu de liberté ». Il avait soif d’émancipation, notamment vis à vis des Eglises complices du pouvoir. Il voulait être un individu reconnu pour lui-même, libre et pure conscience individuelle.

La situation n’est pas la même aujourd’hui. Que proposer dans ces jours difficiles et incertains ? Nos contemporains attendent sans doute un message d’émancipation, mais je crois qu’ils attendent surtout un message de dépendance, des raisons de faire lien.

Le christianisme libère les individus des contraintes religieuses et sociales, il nous guérit des maladies de la réussite et de la domination. Mais il propose aussi une vie entièrement liée aux autres, à l’Autre et aux autres, une existence dépendant des autres.

A la Mission Populaire, nous devrions insister sur cette seconde dimension. Ce devrait être notre priorité, appuyée sur notre expérience et notre lecture de la Bible : montrer en quoi la relation aux autres, la coopération avec les autres, voire le service des autres, sont indispensables pour que nous vivions mieux, chacun et ensemble.

Ce n’est pas une question de morale, mais une source de plénitude. Ce n’est pas une bonne action obligatoire, c’est une promesse de bénédiction. Ce n’est pas la soumission aux chaines du présent, mais la recherche des alliances qui ouvrent l’avenir.

Dans la Bible, c’est cette triple bagarre : contre les dominations de toutes sortes (politiques, économiques, religieuses), pour une libération des individus, et des peuples, afin de porter ensemble un projet collectif.

C’est aussi le message et les actes de Jésus : il libère des dogmes et des jugements, il fait naître des personnalités affranchies, et il constitue autour de lui, le serviteur, une communauté libre qui annonce l’avenir.

Nous espérons, à la Miss Pop, témoigner de cette communauté libre et ouverte sur l’avenir.