Vous avez lancé la fête des Voisins en 1999. A quels besoins répondait votre initiative?
Le problème majeur des sociétés post-modernes et consuméristes est le rapport à l’autre. Les liens sont délités. La fête des Voisins répondait à un véritable choc. Conseiller d’arrondissement à Paris, en 1990, j’ai découvert le corps d’une femme âgée, morte depuis quatre mois dans son appartement. Cela révélait une grande solitude, qui m’a vraiment marqué. L’homme est un animal social. Jean-Paul Sartre se trompe, l’enfer ce ne sont pas les autres, mais être seul et ne rien faire.

L’individualisme croissant a-t-il renforcé la solitude?
La société d’hyperconsommation induit de l’individualisme et de l’isolement. La consommation est solitaire. En général, on ne se rassemble pas pour acheter nos produits. Mais les gens ne sont pas heureux d’être seuls. L’homme n’est donc pas un animal solitaire, individualiste. Pourtant la société oriente les personnes dans une direction qui n’est pas la bonne. C’est comme si nous roulions sur une route avec des panneaux qui donnent de mauvaises directions. Pour être heureux, il faut un équilibre entre l’avoir et […]