En décembre dernier, Bodo Ramelow est devenu le ministre-président de Thuringe, et ainsi le premier membre du parti d’extrême gauche « Die Linke » à diriger un Land allemand depuis la réunification. Une petite révolution outre-Rhin, car sa formation politique est en partie issue du parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) qui a dirigé la République démocratique allemande (RDA) pendant plus de quarante ans. Son accession au pouvoir a donc suscité quelques critiques, notamment au sein de certaines associations de victimes du régime de RDA.
Pourtant, Bodo Ramelow n’a rien à voir avec l’ancien régime communiste. Cet homme de 58 ans a grandi dans une famille protestante modeste en Hesse, dans l’ouest de l’Allemagne. Sa scolarité est difficile en raison d’une dyslexie diagnostiquée sur le tard. Il s’oriente donc vers une formation professionnelle de vendeur, et se fait embaucher dans la chaîne de magasins Karstadt.
Mais il s’est toujours intéressé à la politique : « Cela faisait partie des discussions au sein des groupes de jeunes de ma paroisse. Nous ne parlions pas de politique partisane, mais de politique sociale, ou de responsabilités éthiques. J’ai toujours trouvé cela passionnant. Et j’aimais aussi m’investir dans la communauté, en tant que porte-parole des élèves à l’école, par exemple. Cela m’a d’ailleurs suivi dans ma vie professionnelle. À Karstadt, j’ai d’abord été représentant des jeunes puis délégué du personnel. » […]