« Tu pourras rentrer au pays cette année ? » ; « Normalement il n’y a pas de problème parce que je suis de Bamako ; mais je n’ai pas de projet de rentrer cette année. »

« Tu es issue du Nord du Mali, je crois. Tu as des nouvelles de ta famille ? » ; « Oui, je viens du Nord, du côté de Gao ; je n’ai pas de nouvelles mais je crois que ça va. »

« Tu étais au Mali en janvier avec ton mari ; alors comment c’était ? » ; « ça va, ça va, pas de problèmes. »

Il est bien difficile de parler de cette guerre, présentée  comme une guerre contre le terrorisme,  gagnée d’avance au départ avec des images de militaires français, jeunes, beaux et  surarmés,  roulant dans un désert.

Aujourd’hui, cette guerre s’enlise, peut-être et  entre autre, parce que la coalition a sous-estimé cet adversaire invisible.

Et nous voyons ces images de villages démolis avec leurs habitants désemparés qui témoignent de leurs difficultés ou de leurs craintes.

Certaines d’entre elles reconnaissent des lieux. On sent bien leurs  inquiétudes  voire une angoisse,  car l’avenir  présage un long moment de chaos et de tuerie qui les empêchera de rentrer dans leur pays visiter leur famille et  leur village.