Depuis l’ouverture des frontières avec l’Union Européenne, plus de 80 000 personnes sont chaque par année en Suisse, ce qui équivaudrait, proportionnellement, à environ 600 000 personnes par an en France.

L’idéal européen n’a jamais séduit la majorité du peuple suisse. L’UE telle qu’elle se développe lui semble peu démocratique. Tenants de la démocratie directe, les suisses ne comprennent pas qu’il n’ait pas été tenu compte des résultats des référendums français, irlandais et néerlandais au sujet de la constitution européenne. L’offensive finale contre le secret bancaire, initiée par l’administration Obama puis relayée par l’UE, n’a rien arrangé. Il y a une méfiance endémique envers l’oligarchie opaque de Bruxelles.

Depuis son refus d’entrer dans l’Espace Économique Européen en 1992, la Suisse a privilégié la voie bilatérale avec son partenaire européen. Plus des deux tiers des citoyens interrogés s’en déclarent satisfaits.

On a dit et écrit que le vote contre l’immigration de masse obéissait à la logique du « röstigraben » , c’est-à-dire à la barrière de la langue entre romands et alémaniques, voire entre citadins et ruraux. Une analyse fine montre que la réalité est plus complexe. […]