Le constat est préoccupant. D’après un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié le jeudi 24 novembre, cité par L’Obs, la pollution aux particules fines a provoqué la mort prématurée de 238 000 personnes dans l’Union européenne en 2020. “L’exposition à des concentrations de particules fines supérieures aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé a entraîné 238 000 décès prématurés” dans l’UE en 2020, précise l’AEE. 

C’est un chiffre qui a légèrement augmenté sur un an à cause du Covid. En 2019, les particules fines — qui pénètrent profondément dans les poumons — avaient causé les décès prématurés de près de 231 000 personnes. La hausse de l’année 2020 est notamment due au fait que le Covid-10 a touché plus durement celles et ceux qui présentaient des comorbidités liées à la pollution de l’air (cancers, maladies pulmonaires). Néanmoins, détaille l’AEE dans son rapport, “si l’on compare 2020 à 2019, le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution atmosphérique a augmenté pour les (particules fines) PM2,5 mais a diminué pour (le dioxyde d’azote) NO 2 et (l’ozone) O3”. 

Note positive

Concernant les particules d’ozone (O3), lesquelles sont issues du trafic routier et des activités industrielles, elles ont reculé de 3% sur un an, avec 24 000 morts en 2020. Quant au dioxyde d’azote (NO 2), qui provient principalement des véhicules et des centrales thermiques, plus de 49 000 décès prématurés ont été recensés : c’est une baisse de 22 % qui s’explique partiellement par la réduction du trafic routier au cours de la pandémie de Covid-19. D’après Le Monde, qui cite une étude britannique publiée le 28 septembre dernier, la pollution de l’air pourrait même accroitre le risque d’AVC et de maladies cardiovasculaires : “L’inhalation de NO 2 pourrait exacerber les dommages engendrés par un AVC, en mettant en jeu des facteurs endothéliaux [relatifs à la paroi des vaisseaux sanguins] et inflammatoires”, décrit Hualiang Lin, co-auteur de l’étude. 

Une note positive tout de même : l’AEE estime que l’UE est sur le bon chemin en ce qui concerne son objectif de réduction de plus de 50% des décès prématurés en 2030 par rapport à 2005. Au début des années 1990, rappelle L’Obs, les particules fines étaient responsables de la mort prématurée de près d’un million de personnes dans les 27 pays de l’UE. Et en 2005, ce chiffre avait diminué de moitié, passant à 431 000 morts prématurées.