Pour la République, les enfants dont elle assure l’enseignement sont tous pareils, nous répète-t-on à la suite de l’enquête d’un maire qui a tenté une répartition religieuse des écoliers de sa ville en fonction de leur prénom. Que ce maire ait de mauvaises intentions, c’est fort possible ; je n’en sais rien, mais je comprends que sa démarche puisse inquiéter et je n’entends nullement le défendre.
Mais il me semble qu’on lui oppose un argument contestable et dangereux. Il y a entre les citoyens d’un même pays des différences d’origine, de culture et de religion ; il ne me paraît pas anormal de s’en enquérir et d’en tenir compte. Quand on m’a jadis demandé à l’école, puis au service militaire de déclarer ma religion (au temps de ma jeunesse personne n’y trouvait à redire), je n’en ai pas été dérangé et n’y ai pas vu une atteinte aux valeurs de la République. […]