François Walter, ancien président de l’Acat, est aujourd’hui coordonnateur de la commission « Sensibiliser les Églises » qui comprend une dizaine de personnes des trois confessions : catholique, orthodoxe et protestante. Son rôle est de « sensibiliser » les Églises aux combats de l’Acat. Cette commission se réunit 5 fois par an et dans ses tâches, est incluse la préparation de la « Nuit des Veilleurs ». Le premier travail est de choisir le thème issu de la Bible autour duquel est construite cette nuit de prières. Cette année le « Cri de Job » : « Où donc est passée mon espérance ? Mon espérance, qui l’entrevoit ? » Job 17.15. Job se sent abandonné, mais n’abandonne pas sa foi malgré toutes ces épreuves, il n’oublie pas Dieu, « je sais que mon Rédempteur est vivant ! ». François Walter souligne que « cela fait penser à tous les torturés et victimes au nom des droits de l’Homme ! » Puis la commission répartit les tâches entre les adhérents, et réfléchit à une célébration. Elle élabore une méditation et choisit des textes bibliques, des psaumes et des cantiques communs aux catholiques et protestants. Dans cette célébration intervient une prière pour 10 personnes condamnées, que les salariés de l’Acat ont choisies. Les photos des visages agrandis sont exposées dans chaque lieu où se tiendra la « Nuit des Veilleurs », temple ou église. François insiste sur le fait qu’« il faut les voir, chaque cas est expliqué, savoir pourquoi ils sont en prison, prier pour eux.

D’une année sur l’autre on dit ce qu’ils sont devenus ». Échange de lettres toute l’année, la signature de lettres de soutien, chaque victime sait que l’on prie pour elle. Cette année, une jeune Vietnamienne, Tran Thi Nga, a été libérée de prison et expulsée vers les États-Unis. Elle était condamnée à 9 ans de prison, pour avoir lutté pour aider le défenseur des droits de l’Homme au péril de sa vie. Maman de deux enfants, elle a été libérée au bout de 3 ans. Elle a reçu le prix des droits de l’Homme de « la Fondation Acat » créée en 2013.

Une association œcuménique

François Walter insiste sur le fait que l’Acat fait un travail œcuménique, et qu’à ce niveau catholiques, protestants et orthodoxes travaillent toujours ensemble, la « recherche de l’unité est une composante importante ». Résolument œcuménique, fondée par deux filles de pasteurs, l’Acat a un président et 3 vice-présidents des trois confessions.

L’année dernière il y a eu 250 veillées à travers le monde qui ont réuni environ 3000 veilleurs, essentiellement dans des pays francophones. Cette chaîne de prières mondiale est un événement œcuménique unique, c’est une action tout à la fois individuelle et collective. Cette année, qu’en sera-t-il ? À l’heure où le journal de juin-juillet-août sera bouclé, que saura-t-on ? L’Acat a préparé deux scénarios : si les églises et temples sont ouverts, pas de problème en dehors du nombre de personnes accueillies ensemble dans le respect des règles sanitaires. Il sera nécessaire comme chaque année d’inscrire les lieux de rassemblements sur le site de la « Nuit des Veilleurs » qui sera ouvert le 26 mai. Si les rassemblements restent déconseillés, chacun(e) pourra se rendre sur ce site, le 26 juin, y déposer ses coordonnées, il apparaîtra une bougie allumée signifiant que cette personne était sur le site à telle heure. Le site cette année sera enrichi, en textes, psaumes, prières et cantiques.