Il a les mains dans les poches d’un veston en cuir noir, tout droit sorti d’un clip de rock des années 1980. Les manches dézippées dévoilent une chemise mauve. Il a appuyé son dos contre l’un des poteaux qui soutient le couvert de la gare de la bourgade vaudoise ceinturée par les Alpes déjà enneigées. Immobile, Franck m’attend. A la sortie du train, je me dirige vers lui sans hésiter. Ce sont ses yeux qui scrutent les passagers sortant du train qui l’ont trahi. Premier contact visuel, premiers sourires. Ils ponctueront une matinée et le récit d’une vie jalonnée de souffrances, sur le point de basculer.

Dans quelques semaines, Franck sera un homme à part entière. […]