Quelles que soient nos opinions (actuellement au sujet de la vaccination, d’autres fois au sujet de l’accueil des étrangers, au sujet de l’énergie, du dérèglement climatique, de la violence faite aux femmes, des orientations économiques, de l’extrême pauvreté, etc.), nos convictions fondées sur la Parole de libération du Dieu de Jésus Christ doivent nous aider à refuser la « bouc-émissairisation » induite par les paroles clivantes : elles doivent nous aider à opter pour l’écoute mutuelle au lieu des anathèmes lancés les un·e·s contre les autres, elles doivent nous ouvrir les yeux sur notre place parmi les autres.

Les communautés locales de notre Église sont traversées par les mêmes questions puisque nous sommes tous citoyens du même monde. Notre identité spécifique d’enfants de Dieu nous rassemble dans une fraternité donnée. Or celle-ci est mise à l’épreuve lorsque nous tom[1]bons dans le clivage ou la condescendance, ou lorsque des personnes se sentent rejetées parce que leur choix est disqualifié, ou lorsqu’on préfère ne pas s’exprimer par peur de la réaction des autres (quelle qu’elle soit).

Il me semble que l’Église doit être le lieu où chacun·e se sent pleinement accueilli·e – quelles que soient ses opinions, son mode de vie – pour entendre tous et toutes ensemble la Parole de grâce inconditionnelle. Et cette Parole reçue devient témoignage afin de rappeler au monde notre commune citoyenneté, en respect et dignité. (extraits du texte « Tous citoyens, toutes citoyennes », du 9 janvier 2022).