Le triplement du nombre d’évangéliques en trente ans

Ce chiffre, qui a souvent été publié dans la presse, doit être interprété avec précaution, reconnaissent les deux auteurs, car il est possible que moins d’évangéliques déclaraient leur identité par le passé qu’aujourd’hui. Néanmoins, précisent-ils, il est surprenant que ce mouvement se porte bien et soit en croissance, alors que les églises historiques voient leur fréquentation décliner.

Un essor qui empiète peu sur les autres églises?

Jörg Stolz et Olivier Favre se veulent rassurants: il n’y a pas à imaginer, dans les décennies à venir en Europe, de renversement religieux qui verrait la mouvance évangélique prendre la place des Eglises officielles multitudinistes. La croissance des évangéliques est trop faible pour cela, les deux formes d’Eglises vont continuer de se côtoyer.

Le secret de la compétitivité des Églises évangéliques

Elle tient, selon Olivier Favre, à deux facteurs: la capacité des évangéliques à transmettre à leurs enfants la foi chrétienne et le travail missionnaire d’évangélisation. La compétition n’est pas dirigée contre les autres Eglises, mais face à la société en général: «Les Eglises évangéliques réussissent à créer un sous-milieu dans lequel l’individu se sent bien. Elles produisent une offre attractive au niveau des loisirs proposés, des relations qui se créent, des mariages et des cultes qui se vivent.»

«Ce milieu est compétitif, renchérit son collègue, parce que ses frontières sont très fortes.» «Si un groupe religieux est trop strict et trop fermé, analyse Olivier Favre, il repousse l’extérieur et ne peut progresser, mais s’il est trop ouvert, il perd son identité et ne progresse plus.» […]