
Dans la grisaille des jours, la lumière paraîtra
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Publié le 30 mai 2013
Auteur : Philippe Kabongo-Mbaya
L’été sera-t-il là, ce mois de juin déjà à l’horizon ? J’avais l’impression que depuis quarante ans il n’avait pas fait un temps aussi détestable que celui que nous connaissons en ce moment. Or, selon les spécialistes, une situation analogue avait eu lieu en 1987. Mais, nous ne l’avons peut-être pas vécu de la même manière. Ce défaut de printemps continue à nous faire frissonner, d’autant plus que pour ceux qui habitent des logements collectifs, le chauffage est fermé depuis plus d’un mois. Pendant ce temps, il fait allégrement 30 °C en Russie, 25 °C en Finlande et Norvège. C’est le monde à l’envers. Ces régions habituellement glaciales sont au-dessus de leurs moyennes. Il y a une semaine, il neigeait en Moselle ! La hausse de température dans les villes nordiques incite à établir une corrélation entre la fonte des glaces de la banquise du pôle Nord et ce qui se passe.
La sensation du froid que nous éprouvons semble plus complexe que simplement la fraîcheur inhabituelle, l’humidité constante, l’absence du soleil, le vent glacial… Avec le phénomène, nous vivons quelque chose qui met à mal notre joie de vivre, une sorte de perte d’une lumière intérieure, qui atteint le moral sous forme de lassitude, de fatigue. Les rivières montent. Les mesures ont été prises pour éviter que la Seine ne déborde de son lit. On s’est souvenu de l’inondation de Paris de 1910. La question traverse l’esprit : n’est-ce pas là déjà un signe avant-coureur du changement climatique ? Un vague climat d’inquiétudes et de morosité favorise les tendances dépressives chez beaucoup. Un climat alourdi d’autres incertitudes liées à la récession économique, à la toute-puissance du chômage, au mal-être au travail. Il y a surtout la difficulté objective à penser et à espérer un destin différent dans une Europe, qui n’a jamais été aussi hypothétique ! Comme une métaphore, tandis qu’on étouffe de chaleur à Moscou, on grelotte à Athènes. […]
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