
La peur de perdre et la plénitude du partage
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Publié le 6 octobre 2014
Auteur : Frédéric de Coninck
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L’inquiétude est une maladie de la richesse. Les livres de sagesse de l’Ancien Testament l’affirmaient : « Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger ; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir » (Ec 5:11).
De fait, les sociétés d’abondance dans lesquelles nous vivons sont des sociétés inquiètes. On m’objectera peut-être que, même dans les pays riches, beaucoup de personnes sont pauvres. C’est vrai jusqu’à un certain point. Quelqu’un qui vit avec le RSA, en France, aujourd’hui, est certainement dans une situation difficile, mais, matériellement, il a plus de confort que le Roi-Soleil qui n’avait pas le tout-à-l’égout, le chauffage, le téléphone, le RER, la couverture maladie universelle ou la télévision.
Nos inquiétudes
Cela situe d’emblée le problème : dans les sociétés d’abondance d’aujourd’hui, beaucoup de personnes sont tendues, d’abord et avant tout, parce qu’elles sont moins riches que d’autres. Par ailleurs, les segments les plus inquiets des sociétés riches ne sont pas les plus pauvres, qui sont souvent résignés, mais les classes moyennes.
L’inquiétude se nourrit de la peur de perdre : perdre sa richesse, perdre son statut, perdre ses avantages, perdre tout ce qui a de l’importance pour soi. Et cela nous renvoie au Sermon sur la montagne où, peu avant de disserter sur l’inquiétude du manger et du boire, Jésus formule cette exhortation fondamentale : « Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent, mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6:19-20). […]