
La tentation du plaisir n’est pas péché
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Publié le 1 août 2016
Auteur : Marie Destraz
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Théologiens, éthiciens et anonymes reviennent sur des principes dont notre société ne s’est pas défaite.
Insatiable, inévitable, impétueuse, telle une vague, la passion amoureuse submerge. Un tel regard sur l’amour entre un homme et une femme nous est livré au cœur de la Bible, dans « Le Cantique des cantiques ». Ce texte évoque le sentiment amoureux, la sensualité et l’attirance érotique au travers d’allégories champêtres orientales. Attribué au roi Salomon, ce petit livret est en réalité une anthologie de poèmes amoureux qu’on lisait sans doute lors de fêtes et de banquets. Le scénario reste flou et les expériences amoureuses ne sont pas décrites de manière linéaire. Une femme amoureuse entre au palais pour épouser le roi. Elle rêve à son bien-aimé, elle le recherche. Lui, il évoque la beauté de son corps et la force de son désir. Elle fuit la ville, se rend au jardin, ils se retrouvent dans les vignes, ils se cachent et s’aiment. Les relations entre eux sont passionnelles, libertines. Est-ce celle d’un mari et de sa femme ? D’un amant et de sa belle ? Peut-être s’agit-il des deux à la fois, le texte pouvant refléter différents moments de la relation amoureuse, observe Jean-Daniel Macchi, professeur d’Ancien Testament à l’Université de Genève.
La nature de l’amour
Ce texte parle de sexualité de manière moins directe qu’on le fait parfois aujourd’hui. Pourtant, parler de cela avec poésie comme le fait le Cantique est savoureux et les images utilisées sont magnifiques : « Tes yeux sont des colombes » (Cantique 4,1) « Ta taille ressemble au palmier, et tes seins à des grappes. Je me dis : je monterai sur le palmier, j’en saisirai les régimes ! » (Cantique 7, 8-9). La poésie amoureuse du Cantique évoque un jardin paradisiaque. La belle et son amant se retrouvent dans une nature pure, luxuriante et accueillante qui fait penser au jardin d’Eden dont parle la Genèse. […]