
Le bonheur de servir
Un contenu proposé par Les cahiers de l'École pastorale
Publié le 16 décembre 2018
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Dans le Cahier n°102, nous avions demandé à Pierre Jeuch, figure du « Laïc à plein temps(1) », d’écrire un article-témoignage pour stimuler la formation des laïcs de nos Églises. Les lignes qui suivent lui ont été commandées comme une suite visant cette fois-ci à encourager l’esprit de service dans la communauté chrétienne. Nous lui sommes reconnaissants pour le ton personnel qu’il a bien voulu donner à cette contribution.
Au rédacteur en chef des CEP qui me sollicitait pour donner ce témoignage, je répondais :
« Ce n’est pas facile de parler de soi ! Mais je vais assumer et rendre gloire à Dieu pour la façon dont il me conduit.
Soli Deo gloria. »
Je commencerai donc par mon témoignage personnel et poursuivrai par quelques réflexions sur le sens du service.
Une culture du service depuis l’enfance
Ma découverte de Dieu a commencé très jeune avec des parents ayant le zèle des nouveaux convertis. Je n’ai cependant pas connu de vie d’Église avant l’âge de 20 ans, ayant grandi à la campagne. J’ai découvert ainsi le bonheur de servir, bien avant de pouvoir le vivre dans le cadre de l’Église.
Ma connaissance de la révélation de Dieu s’est développée dans les méditations quotidiennes en famille avec les notes de la Ligue pour la Lecture de la Bible et par des séjours une fois par an dans des colonies puis des camps chrétiens. C’est dans ce cadre que j’ai « donné mon cœur à Jésus » très jeune. Je situe néanmoins ma véritable conversion (décision d’un engagement personnel) quelques années plus tard, à l’âge de 12 ans. Au cours d’une de ces colonies, j’ai décidé de me rendre utile, plutôt que de chercher à tuer le temps pendant les grandes vacances avec les jeux classiques des garçons de mon âge. Les travaux des champs, ou dans la petite usine de mon père (briqueterie), m’en offraient de nombreuses opportunités. J’y ai pris goût et m’y suis appliqué avec un zèle qui me surprend encore quand j’y repense (levé à 5h du matin pour faucher un pré avant d’aller au lycée ; passer un jeudi complet au volant du tracteur pour labourer un champ, etc.)
Les éloges de mes parents me gênaient plus qu’ils ne renforçaient ma démarche. Mon bonheur était dans mon […]