
L’essentiel… parce que je le vaux bien !
Un contenu proposé par Signes des Temps
Publié le 1 février 2013
Auteur : Claire Bernole
Beyoncé, Claudia Schiffer, Laetitia Casta… Elles nous le répètent toutes : nous le valons bien ! Les consommateurs masculins bénéficient eux aussi d’une conscience marketing pour leur rappeler à quel point ils sont des séducteurs qui s’ignorent ! Quelques sprays d’un certain déodorant suffiront à le leur révéler. Bref, tous les messages sont ficelés pour nous rappeler que nous méritons ce que n’avons pas encore – et qu’il nous suffit d’acheter.
Autant de slogans reflétant et s’inscrivant dans un courant de pensée qui nous entraîne tous : le « droit à ». L’art des publicitaires consiste à nous donner l’illusion que notre désir est non seulement facilement réalisable mais légitime. Or, revenus à la réalité, nous ne tardons pas à nous apercevoir que la vie n’est pas aussi simple. Mais nous voilà déjà lancés dans une quête du bonheur : âme sœur, enfant, confort matériel et autres préoccupations toutes plus « normales » les unes que les autres. Est-ce que je n’ai pas assez travaillé ? Est-ce que je n’en ai pas assez bavé ? Est-ce que je n’ai pas assez attendu ? Et si Dieu existe, peut-il souhaiter autre chose que mon bien (que je confonds volontiers avec ma propre conception du bonheur) ? Quand la contribution à l’humanité de certains se résume à taper dans un ballon et qu’ils gagnent des milliards, je peux bien espérer m’offrir… A raisonner à partir de ce qui nous paraîtrait juste et égalitaire, nous nous focalisons en fait sur nos « manques ». Et à raisonner à partir de nos manques, nous ne voyons plus ce que nous avons déjà. Pire, nous risquons de passer à côté de ce qui a véritablement du sens.
Alors Dieu, qu’as-tu à nous répondre, à nous qui attendons un travail, une reconnaissance professionnelle, une guérison, quelqu’un avec qui partager notre vie… ? Comme souvent quand on commence à s’intéresser aux éléments de réponse qu’apporte Jésus dans les évangiles, on se retrouve face à un renversement de valeurs qui défie notre logique humaine : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et ce que Dieu demande. Il vous donnera tout le reste en plus » [1].
Jésus déplace le débat du légitime vers l’essentiel, et c’est cet essentiel qu’il s’engage à nous donner. Il nous invite à changer de perspective : je ne suis plus au cœur du débat, mon bonheur ne dépend plus de sources extérieures mais de la sérénité de ma relation avec lui. Mon champ visuel s’élargit pour voir, au-delà du petit écran, les bénéfices déjà crédités sur un compte immatériel : l’assurance de trouver du sens à mon existence, la paix intérieure face à ce que je ne maîtrise pas, la patience dans les situations les plus inconfortables… Je ne doute pas que ma chevelure – et la vôtre aussi ! – vaille largement le dernier shampoing de la fameuse marque de cosmétiques évoquée plus haut mais je n’en ai ni besoin ni envie car je sais où est mon essentiel.