
Œcuménisme, enrichissement ou dépouillement ?
Un contenu proposé par Dans les pas d’un Autre
Publié le 10 février 2018
Auteur : Claire Sixt-Gateuille
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Samedi dernier, j’étais au groupe théologique de notre Église, et dans la discussion, Jane Stranz, qui a été pendant plusieurs années en charge des relations œcuméniques de la Fédération protestante de France, a glissé qu’elle avait du mal avec l’expression consacrée que les relations œcuméniques étaient – ou devaient être – « enrichissantes ». Pour elle, la vraie force des relations œcuméniques est qu’elles nous poussent à plus de dépouillement, et non pas à plus de richesse.
Et je suis convaincue qu’elle a raison. Bien sur, les relations œcuméniques sont enrichissantes parce qu’elle nous apportent des idées et des perspectives nouvelles, parce qu’elles nous poussent à approfondir nos convictions et à affiner nos formulations de foi. Mais la notion de richesse évoque également habituellement la notion d’apport, de quelque chose « en plus », d’accumulation. Or un œcuménisme qui ne ferait que nous enrichir, nous apporter des choses serait un œcuménisme superficiel. Le travail œcuménique commence vraiment lorsqu’il est inconfortable, qu’il remet en question, lorsqu’on a plus de réponse toute faite aux questions des autres. Il avance vraiment lorsqu’on commence à s’énerver des petits travers de notre propre tradition, ou lorsqu’on réalise que ce que l’on croyait vrai ne l’est que selon […]