
Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? (1/2)
Un contenu proposé par Dans les pas d’un Autre
Publié le 6 décembre 2017
Auteur : Claire Sixt-Gateuille
Lire directement l’article sur Dans les pas d’un Autre
En guise de Nativité, l’Évangile de Jean nous offre un prologue cosmologique : Jésus est situé dans le temps et dans l’espace, placé, en tant que Parole de Dieu incarnée, au centre de tout. Et pourtant, cette Parole de Dieu, cette lumière, « le monde ne l’a pas connue » (Jn 1.10).
Tout l’Évangile de Jean nous parle d’un défi que nous avons nous aussi à relever : reconnaitre et parler de la présence de Dieu dans un monde qui ne la reconnait pas. L’Évangile est paradoxal, il marie le visible et l’invisible, l’attendu et l’inattendu, parle d’un infini qui vient nous rencontrer dans la finitude. Et Jésus est la figure de ce paradoxe. Par exemple, lorsqu’on lui annonce que Jésus est la réalisation des promesses faites à son peuple, Nathanaël répond : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? » (Jn 1.45-46).
Il y a toujours une tension entre les attentes et leur réalisation, entre la promesse et l’accomplissement. A l’époque des premiers disciples, la question se posait déjà : comment Jésus peut-il être le messie attendu ? L’évangéliste Jean n’utilise ni anges, ni mages, ni même bergers pour introduire le réalisateur de la promesse. Seul un prophète qui ne se reconnait pas comme tel (Jn 1.21) annonce qu’il vient, et lui fournit ses deux premiers disciples. Son cinquième disciple commence par lui opposer un préjugé : […]