
La dépendance, ça se soigne
Un contenu proposé par Croire et vivre
Publié le 29 septembre 2016
Auteur : Anne-Marie Delaugère
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Interview de Jean-Marc Hoang-Tho, directeur du centre de Kerdudo à Guidel (Morbihan). Cet établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR) de 40 lits reçoit depuis 20 ans un public féminin présentant des troubles addictifs.
Comment en vient-on à se faire traiter pour son addiction ?
La plupart du temps, le patient est enfermé dans sa honte, sa culpabilité et son sentiment d’échec. Par conséquent, c’est souvent son entourage familial, ou socioprofessionnel, qui l’incite en premier lieu à prendre cette décision difficile. Au début, c’est un peu comme s’il disait : « J’ai envie d’arrêter mon comportement addictif… et j’ai aussi envie et besoin de le continuer ! Aidez-moi ! »
Quel rôle l’entourage peut-il jouer ?
En général, l’entourage oscille entre l’incitation et la contrainte pour amener le malade à se soigner. Cette injonction aux soins peut reposer sur la menace de séparation ou de mise à distance (conjoint, enfants ou petits-enfants), de remise en cause des droits familiaux (assistante sociale, juge des affaires familiales, juge des enfants…). Le médecin peut également mettre en avant les dangers réels pour sa santé s’il poursuit son comportement à risque.
Ces pressions peuvent aider la personne à « se mettre en route », mais elles doivent ensuite laisser la place à une motivation réelle et personnelle. La personne dépendante doit développer un désir intrinsèque « d’aller mieux ». Amplifier le sentiment de culpabilité ne suffira pas pour aider le malade. […]