Tout le monde ou presque se souvient de ses tubes des années 2000. Comme l’écrit Télérama, Diam’s, Mélanie Georgiades de son vrai nom, a été en quelque sorte la première femme à s’imposer dans le milieu du rap en France. Ses quatre albums “Premier Mandat” (1999), “Brut de femme” (2003), “Dans ma bulle” (2006) et “S.O.S.” (2009) ont marqué le rap game français. Le magazine culturel le rappelle : le 8 octobre 2009, soit un mois avant la sortie de son dernier album, Paris Match dévoilait des photos de Diam’s habillée en tenue islamique, couverte de la tête aux pieds. Ces images susciteront beaucoup d’interrogations. Et Diam’s disparaitra de la vie publique. 

Voilà aussi pourquoi l’ancienne rappeuse a décidé de sortir du silence, plus de dix ans plus tard, à travers un documentaire, “Salam”, qu’elle a co-réalisé avec Houda Benyamina (réalisatrice de “Divines”) et Anne Cissé. Dans ce documentaire, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes et en salles le 1er juillet avant d’être diffusé sur la plateforme BrutX, l’ex-rappeuse se confie face caméra. Ses proches aussi. Tout y est abordé : son adolescence, l’absence d’un père, son séjour en hôpital psychiatrique et, enfin, la découverte de la religion. 

Se rapprocher de Dieu

Elle raconte comment l’islam est arrivé dans sa vie. Dans une interview accordée au Parisien, elle explique qu’elle se sentait déjà musulmane, “mais pas par conviction.” Dans sa famille, petite, elle a été baptisée, communiée, confirmée. Elle raconte au quotidien : “Tout commence après un dîner avec Vitaa et une autre copine qui nous dit : ‘Je vous laisse, je vais prier’. J’ai eu envie de la suivre, je me suis prosternée, et ça m’a fait du bien. J’ai eu l’impression de parler à Dieu, ça a été très fort, immédiat. À partir de là, je voulais lui parler tout le temps.”

L’ancienne rappeuse explique au Parisien que “le voile, c’est quelque chose que vous voyez tous, mais c’est un pas dans un cheminement, où il y a aussi la prière, le ramadan”. Nourrir l’orphelin (via son association), prier, jeûner et porter le voile : toutes ces pratiques lui permettent de se rapprocher de Dieu et d’être plus proche de la vie, explique-t-elle. Mais cela n’engage qu’elle, précise celle qui est aujourd’hui âgée de 41 ans. Elle ajoute qu’elle apprécie également être proche d’amies qui ne sont pas voilées. “Ce sont des échanges qui nous construisent. Je vois aussi les difficultés d’une femme non voilée, la pression, les jugements, le culte de la beauté dont elle peut souffrir. Moi, j’ai oublié tout ça. Ma beauté, elle est pour moi, mon mari, ma famille.”