
Gand à l’heure protestante
Un contenu proposé par Itinéraires protestants
Publié le 9 octobre 2015
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Elle a gardé de son passé un riche patrimoine, comme en témoignent ses châteaux, ses demeures patriciennes, ses multiples églises et couvents… Mais peu d’entre nous savent que la cité fut une république calviniste de 1577 à 1584. Que reste-il aujourd’hui de cette courte période ? S’agit-il d’une simple parenthèse ou d’un tournant majeur dans l’histoire de la cité ? Pour comprendre la période calviniste, il faut la replacer dans le temps long. Gand est une ville historiquement rebelle, que le seigneur soit le comte de Flandre, le duc de Bourgogne ou même l’empereur Charles Quint. C’est à l’issue de la révolte contre l’empereur aux dix-sept couronnes, que la cité perd son autonomie. Les échevins sont nommés, les murailles sont abattues… la république calviniste est vécu comme un retour aux anciennes libertés urbaines, perdues lors de la révolte de 1540. La courte histoire protestante de la cité est donc à lire à l’aune d’une histoire plus longue.
Le point de départ de la période républicaine est la signature en son hôtel de ville, de la pacification de Gand en 1576. Toutes les provinces, catholiques et protestantes, se fixaient comme objectif de chasser les troupes espagnoles, dont le dernier excès n’était autre que le sac de la ville d’Anvers. Le statu quo religieux était prévu. La religion romaine était maintenue dans les provinces catholiques mais les placards, donc les persécutions anti-protestantes, étaient suspendus. Le culte protestant était reconnu en Hollande et en Zélande. Le rêve de Guillaume d’Orange, préserver l’ unité des Dix-sept provinces et imposer une paix de religion, semblait se réaliser.
Le retour aux anciennes libertés permet à la cité de se diriger elle-même. Or les nouveaux magistrats sont non seulement favorables à l’autonomie mais aussi à la réforme protestante. En 1577 le parti protestant prend le contrôle de la cité mais se divise en deux factions, les radicaux autour de Jean de Hembyze et les Orangistes plus modérés autour de Ryhove. […]