
Le racolage au musée d’Orsay
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Publié le 22 décembre 2015
Auteur : Margot Dimitrov
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La prostitution étant un sujet de société incontournable du 19eme siècle, révélateur des rapports sociaux entre les clients bourgeois et les cocottes de cabarets, les filles de maisons closes ou encore les ouvrières qui peinaient à boucler les fins de mois et qui se prostituaient occasionnellement avec gène. Cela concernait 120 000 Parisiennes entre 1850 et 1910.
Pourtant en lisant le dossier de presse de l’exposition et les différents articles dans les médias, je regrette beaucoup le traitement scénographique de Robert Carsen pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, quand on est fidèle aux expositions d’Orsay comme moi, on est frappé par les redondances : de nombreuses expositions qui se succèdent sur le thème du nu, des tableaux qui reviennent souvent sur les cimaises comme Rolla de Henri Gervex, le recours au même procédé du cabinet de photographies érotiques interdit aux mineurs qui perd alors tout intérêt…
Et surtout on montre les maisons closes comme des lieux hédonistes pour les épicuriens à l’image du film L’ Apollonide, souvenirs de la maison close ou encore la sérié télé Maison close qui servent de références esthétiques dans la conception de la scénographie : la couleur rouge des murs, le lit très kitch avec ses angelots aux angles…
Cette exposition est très bien documentée, elle est passionnante mais elle montre peu la réalité crasse de la prostitution, loin des rêveries de courtisanes. Entre le trottoir et l’alcôve, il y a un monde. […]