
Mekong stories
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Publié le 13 mai 2016
Auteur : Marie-Jeanne Campana
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Vu loue une chambre dans une maison au bord du fleuve avec Thang, barman dans une discothèque, qui vit de petits trafics, et Chuong, chanteur des rues. Vu est attiré par Thang qui lui fait découvrir le monde la nuit et Van, danseuse dans la discothèque et qui aspire à une carrière de ballerine classique. Tout ce monde vit, survit, dans une société en pleine mutation économique et sociale.
Il n’est pas facile d’écrire sur un film fait d’émotions, de sensualité, de désirs à fleur de peau, de fluidité (l’eau du Mékong, la torpeur de la mangrove, les corps qui s’aiment englués dans la vase du fleuve, l’atmosphère suante et collante). C’est dire que ce film est sensation, vibration, réalisme et poésie tout à la fois, avec des plans d’une grande beauté (la scène d’amour dans la vase est époustouflante) sans qu’il soit nécessaire de chercher à comprendre certains d’entre eux.
Il se dégage de ce film à la fois un malaise et un ravissement.
Un malaise car Phan Dang Di filme la jeunesse de Saigon dans les années 2000, après la levée de l’embargo américain sur le Viet Nam, très déstabilisante pour le pays. Jeunesse aux prise avec une modernité débridée, complètement déboussolée, qui s’engage dans la vie comme s’il n’y avait pas de lendemain, ou un lendemain dont on ne voit pas très bien ce qu’il pourrait être. […]