
Mommy
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Publié le 15 octobre 2014
Auteur : Marie-Jeanne Campana
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Diane, veuve, récupère son fils (16 ans environ) exclu d’un centre pour avoir provoqué un incendie. L’adolescent est violent, impulsif, atteint de troubles graves du comportement et de l’attachement. Ensembles ils tentent de survivre, notamment grâce à l’intervention d’une voisine bègue, Kyla.
Les adjectifs fusent : trublion, surdoué, brillant, prodige, génie, petit prince du cinéma … et on serait même tentés d’en rajouter. Ce Mozart du cinéma nous offre du haut de ses vingt cinq ans et après quatre longs métrages qui ne sont pas des essais, un film d’une maturité et d’une intelligence sidérante.
Avec l’expérience qu’aurait un juge de la famille en fin de carrière, il nous même au cœur d’une relation mère fils d’une grande complexité et peu banale. Elle, Dié, diminutif de Diane, tatouée, déjantée, haute en couleur, un peu pétasse, sorte de Madame Sans Gêne avec un langage cru et fort peu châtié, d’une vulgarité drôle et attachante quand elle a bu trois bières de trop ; elle se maquille beaucoup, s’habille très sexy avec une audace que l’on reconnaît être celle de son costumier. « Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais » n’a-t-il pas dit lors de la remise de son prix du jury à Cannes ? Lui, Steve, exclu d’un centre d’éducation (ou de rééducation) parce qu’il a provoqué un incendie qui a brulé grièvement un de ses camarades, est atteint de troubles du comportement, de l’attachement, et passe de phases d’une violence paroxystique à des moments de calme et de tendresse, ce qui le rend terriblement attachant. Ces deux là s’aiment mais ne savent pas toujours se le dire. L’intervention d’une voisine, Kyla, rendue bègue par les circonstances de la vie, va mettre de l’huile dans les rouages compliqués de cet amour filial. Elle aussi porte ses blessures et c’est la fusion de ces trois êtres massacrés par la vie qui fait la force de ce film qui nous tient deux heures durant dans la crainte de leur futur et dans l’espoir que l’amour peut tout, comme l’a dit Diane à la personne de l’administration qui, en lui remettant son fils, ne lui laissait guère d’espoir pour son avenir. […]