On sait où et quand il commence : avec la Réforme, au seizième siècle, via une redéfinition de la tradition chrétienne centrée sur une réinterprétation des Écritures bibliques et une remise en cause du pouvoir papiste. Mais il est plus difficile de dire où il finit. Les Juifs disent qu’il y a autant de Judaïsmes que de Juifs. Cette définition pourrait parfaitement s’appliquer aux Protestants. Au fond, chacun ne peut que dire, de façon singulière et subjective, ce que le Protestantisme est pour lui. Le problème, c’est qu’avec une logique de ce genre, c’est le bordel. En témoignent les dissensions au sein de la Fédération protestante de France. De plus en plus de courants évangéliques, pentecôtistes ou fondamentalistes s’expriment dans le Protestantisme, sans même parler des multiples dérives, plus ou moins problématiques et sectaires, qui se réclament du Protestantisme dans le monde. Or, l’indigence intellectuelle et la mièvrerie de certains de ces discours protestants sont souvent affligeants. Les pieux ne seront jamais bons qu’à faire des clôtures.

Pour moi, le Protestantisme n’a jamais été qu’une affaire de […]