
Rendez-vous à Atlit
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Publié le 18 février 2015
Auteur : Maguy Chailley
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Il s’agit d’un récit familial dans lequel s’insinue le drame palestinien. Ces trois sœurs ont beaucoup de souvenirs agréables dans cette maison mais ne leur accordent pas le même poids. Et à propos du passé de la maison apparaît aussi une divergence d’importance : Cali refuse que sa sœur aînée dise : avant ici il n’y avait rien ! Par petites touches la réalisatrice introduit les hésitations des sœurs concernant la vente de la maison et fait apparaître, comme s’ils étaient présents dans certaines scènes, les parents, un jeune garçon, un âne…
Ce procédé peut désarçonner le spectateur qui risque de les prendre pour des hallucinations ; mais pour la réalisatrice, cela s’imposait. Pour elle la représentation physique des « fantômes » était une évidence. Il vaudrait mieux parler de « spectres ». Ce ne sont pas des fantômes mais plutôt la figuration de l’invisible, de tout ce qui surgit de l’intérieur.
En mettant tout sur le même niveau on comprend que l’inconscient surgit en permanence, qu’il est aussi réel que le reste. Cela nous montre que tout ce qu’on trimbale avec nous est invisible mais est présent. En Israël il y a un invisible permanent mais qui joue et qui est là. Mais ce parti-pris est-il crédible aux yeux du spectateur ? […]