
Crise migratoire, de la parole aux actes
Un contenu proposé par La Vie Protestante
Publié le 8 octobre 2015
Auteur : Aline Bachofner
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« En matière d’asile, les beaux discours doivent être accompagnés d’actes », affirmait le 20 août 2015 Christophe Darbellay dans le quotidien alémanique Basler Zeitung. Le président du PDC suisse reprochait aux Églises d’être plus promptes à sermonner les politiques dans le dossier de l’asile que d’ouvrir leurs portes aux réfugiés. Il faut dire que moins d’un mois auparavant, les monastères du canton de Zoug, interpellés par les autorités cantonales, faisaient savoir qu’ils ne seraient pas en mesure d’accueillir des réfugiés, faute de places et de structures adaptées. Et dans le canton de Genève, à la fin du mois de juin, la paroisse catholique du Sacré-Cœur renonçait à accueillir la trentaine de requérants déboutés du collectif No Bunkers, suite à l’échec des négociations avec la Ville de Genève sur la question de la prise en charge financière des éventuels dommages.
Le ping-pong avec l’État
Alors, les Églises sont-elles frileuses lorsqu’il s’agit de passer de la parole aux actes ? « Les Églises n’ont pas attendu la crise migratoire pour se préoccuper de l’asile », rétorque Claude Ruey. Le président de l’œuvre d’entraide protestante EPER cite les nombreuses initiatives prises par les Églises membres de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) au cours des derniers mois pour renforcer l’aide aux migrants. L’Église évangélique réformée du canton de Vaud a, par exemple, mis la main au porte-monnaie pour soutenir le Service d’aide juridique aux exilés, en difficulté financière, et elle vient d’appeler les paroisses à ouvrir leurs locaux, notamment les cures ; La FEPS a financé des postes d’aumôniers dans les nouveaux centres d’hébergement des migrants; plusieurs Églises cantonales, dont Bâle-Campagne, Berne, Schaffhouse et Saint-Gall viennent d’accorder 10’000 francs de plus pour soutenir l’aide d’urgence en Irak. Quant à l’EPER, elle est présente au Liban et au nord de l’Irak dans des camps de réfugiés; en Serbie, pour venir en aide aux migrants sur la route de l’exode; et, en plus de ses bureaux d’aide juridique aux exilés, elle est active en Suisse dans l’intégration des réfugiés notamment par la mise à disposition de jardins familiaux. […]