
De l’époque coloniale au génocide
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Publié le 7 avril 2014
Auteur : Adrián Calvo-Valderrama
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L’auteur de cet article, Adrián Calvo-Valderrama a travaillé au Rwanda sur « La reconstruction de la confiance comme outil de résolution des conflits dans la région des Grands Lacs ».
En raison du volume important de ce travail, nous le publierons en deux fois.
Il y a tout juste 20 ans, le Falcon 50 de Juvénal Habyarimana, président du Rwanda, explosait en plein air, pendant son approche de l’aéroport de Kigali. Tous les passagers (Habyarimana, mais aussi le président Burundais Ntaryamira et les pilotes français) sont tués. Cette même nuit, la Radio Mille Collines commence à diffuser un message singulier, qui sera répété des jours durant : « Abattez les grands arbres ». C’est un signal, indiquant à certains individus d’initier un massacre d’une ampleur faramineuse : le génocide rwandais. Une série de massacres systématiques de masse qui durera environ 100 jours, et qui fera, selon les différentes estimations officielles, entre 700 000 et 1 million de morts… sans compter les autres victimes dont le nombre (personnes blessées, mutilées, torturées, déplacées, traumatisées ou ayant perdu famille et amis) se compte en millions. Des victimes qui encore aujourd’hui portent les traces de l’extrême violence déployée par différents groupes lors de ces événements tragiques.
Remonter dans le temps
Il importe de préciser que toutes ces victimes n’étaient pas uniquement des Tutsis, mais aussi des Hutus, dits « modérés », qui refusèrent de prendre part aux massacres, ou qui étaient perçus pour une raison ou une autre comme « traîtres » ou trop sympathisants des Tutsis au goût des génocidaires. […]