
Du changement en Corée du Nord ?
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Publié le 14 janvier 2016
Auteur : Louis Fraysse
La Corée du Nord. Un pays exsangue, ubuesque et stalinien, dirigé par un sinistre bouffon, Kim Jong-un, affamant son peuple pour alimenter son délire de grandeur et posséder son jouet, la bombe nucléaire. Et cela depuis soixante-dix ans. Est-il nécessaire d’en dire plus ? Et si ces figures imposées nous empêchaient d’analyser l’évolution de la société nord-coréenne ces dernières années ? Et si ce pays, au-delà des rodomontades de son dirigeant, était moins figé qu’on le répète systématiquement ?
« La Corée du Nord, il faudrait avant tout la démystifier !, commente d’emblée l’historienne Marie-Orange Rivé-Lasan, maître de conférences en études coréennes à l’université Paris-Diderot. À force de toujours mettre en avant l’immoralité du régime, on en oublie que la Corée du Nord est un pays à part entière, avec des habitants qui ne sont pas tous lobotomisés, loin s’en faut. Qu’il y a un monde au-delà de l’image fantasmée que renvoie le pays. »
Ce constat, Patrick Maurus, professeur de langue et de littérature coréenne à l’Inalco, le partage. Dans un essai au ton volontiers polémique, à paraître cette année, il brocarde l’« idéologie » à l’œuvre dès qu’il s’agit d’aborder ce pays. « La Corée du Nord reste un pays dont on peut dire n’importe quoi tout en reconnaissant ne rien en savoir », déplore le chercheur, qui s’est rendu une dizaine de fois sur place, avant de dénoncer « l’absence totale de prudence méthodologique ou de vérification » quant aux opinions émises sur le pays.
Un exemple ? Les rumeurs. Dans un pays où la diffusion d’information reste essentiellement contrôlée par le régime, elles sont omniprésentes. […]
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