La plus haute juridiction du pays a remis la religion au centre des débats publics. De l’argent public pour des écoles confessionnelles ? Validé. Un entraîneur qui prie sur les terrains d’un lycée public ? C’est son droit. Un drapeau chrétien sur une mairie? Toujours bon. L’ultra-conservatrice Cour suprême des États-Unis a bouleversé, au cours de la session qui s’achève, le délicat équilibre entre la défense des libertés religieuses et la neutralité de l’État. “Elle ne se contente plus d’inviter de manière de plus en plus inexorable la religion dans la sphère publique, mais elle veut l’imposer”, relève Steven Schwinn, professeur de droit à l’université de l’Illinois. Trois jours après avoir enterré le droit à l’avortement, contesté depuis un demi-siècle par la droite religieuse, les six juges conservateurs de la haute cour lui ont accordée lundi une autre victoire dans un dossier moins retentissant mais très symbolique.

Il était porté par Joseph Kennedy, un ancien marine qui, pendant sept ans, a supervisé les équipes de football américain du lycée public de Bremerton, près de Seattle (nord-ouest). Après chaque match, il avait pris l’habitude de s’agenouiller pour […]