
Le Mexique dans la lumière, grâce au pape
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Publié le 22 février 2016
Auteur : Nathalie Chaumet
Dans ce « Bible et Actualité », je voudrais simplement saluer les signes d’appel à la vie et à la paix que le pape François pose au cours de son voyage au Mexique. Par ses déplacements dans les régions les plus défavorisées de ce pays, il met en lumière un État pour partie marqué par la drogue et la pauvreté. Sur les traces du pape, coup de projecteur donc sur un pays en proie à la violence malgré des atouts économiques majeurs, notamment dans la production pétrolière.
Bien qu’il soit la quatorzième économie mondiale, le Mexique est tristement réputé pour son taux record de criminalité. La violence qui y règne a été médiatisée en Europe par l’affaire des 43 étudiants disparus en 2014. Si leur enlèvement (et leur assassinat probable) a suscité une vague d’émotion mondiale, leur disparition est tristement symptomatique de la violence qui régit le pays.
Ainsi entre 2007 et 2012, le crime organisé aurait fait près de 50 000 victimes sur l’ensemble du territoire dans une impunité quasi totale. Or sur certains sites de référence, ce chiffre est bien plus important et doit être encore gonflé des nombreuses disparitions non élucidées. Au Mexique vivre se fait donc sur fond de peur, sortir, se rendre à son travail, voir des amis peut être dangereux tant les meurtres sont nombreux. Cette culture de la mort est essentiellement due à l’emprise des réseaux de la drogue et du trafic de personnes et d’organes.
Violence omniprésente
Or la tâche contre les trafiquants est d’autant plus difficile que la corruption gangrène la société. Ainsi, bien que le gouvernement ait mené ces dernières années des arrestations spectaculaires, la violence reste omniprésente. Ciuadad Juárez, ville où le pape se sera rendu, est tristement emblématique de cette criminalité qui emporte le pays. À la frontière avec les États-Unis, séparée de la cité texane El Paso par le Rio Bravo, elle a connu un essor économique considérable à la fin du XXe siècle. En effet, du fait de sa position frontalière, elle a attiré bon nombre d’entreprises, surnommées les maquiladoras, cherchant à profiter d’une défiscalisation avantageuse. Ce faisant, elle offre de nombreux emplois aux populations les moins qualifiées. Malheureusement, sa position frontalière a aussi fait d’elle un point d’acheminement stratégique de la cocaïne pour les narcotrafiquants. Qualifiée jusqu’à peu de ville la plus violente au monde, cette cité est aussi parfois surnommée « la ville qui tue les femmes » du fait du taux impressionnant de « féminicides ».
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