
Le Rana Plaza, un an après
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Publié le 23 avril 2014
Auteur : Louis Fraysse
Le 24 mars 2013, Shila Begum s’en souvient comme si c’était hier. « À 8 h 30, j’étais à mon poste de travail, comme tous les jours. Il y a eu une coupure d’électricité, mais les générateurs ont pris le relais immédiatement. Puis, il y a eu un énorme tremblement, tout s’est arrêté d’un coup et le bâtiment s’est effondré sur nous. Les deux hommes qui travaillaient avec moi sont morts sur le coup. Moi, je suis restée prisonnière sous les décombres pendant 24 heures. Une veine de mon bras droit a été sectionnée, et mon utérus a été expulsé de mon bas-ventre par un poids immense. Pendant ces 24 heures, j’aurais voulu couper mon bras pour me dégager… J’ai pu être opérée quelques jours après mon sauvetage, mais je garde d’importantes séquelles. »
Indemnisations
À vingt-cinq ans, Shila ne peut plus avoir d’enfant. Elle a perdu l’usage de son bras droit et ne peut plus travailler. Faute de revenus, et comme elle est veuve, sa fille de dix ans ne peut plus être scolarisée. Quand elle y pense, de chaudes larmes coulent sur son visage épuisé : « Quel intérêt ai-je à vivre si je ne peux plus subvenir aux besoins de la chair de ma chair ? » Sa fille, Nipa Moni, rêve de devenir médecin ou journaliste…
Pour le triste anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, lors duquel 1 138 ouvriers du textile ont perdu la vie, et 2 000 autres ont été blessés (en très grande majorité des femmes), Shila Begum est venue témoigner de sa situation en Europe (Italie, France, Pays-Bas et Allemagne), à l’invitation d’associations comme Peuples solidaires ou Éthique dans l’étiquette. […]
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