
Où va la RDC de Kabila ?
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Publié le 16 février 2015
Auteur : Valérie Thorin
Même s’il reste précaire, le calme s’est réinstallé dans le pays. Les violences, dont le bilan s’établit entre 13 et 42 morts selon les sources, ont touché principalement Kinshasa, la capitale, et Goma, l’une des plus grandes villes de l’Est. Elles ont commencé le 19 janvier dans le sillage des manifestations organisées par l’opposition et relayées par les étudiants. En cause, un projet de révision de la loi électorale déposé devant le Parlement et dont l’alinéa 8 a soulevé l’ire populaire. Explications.
Le président en exercice, Joseph Kabila, est arrivé au pouvoir en 2001, à la suite de l’assassinat de son père, l’ancien président Laurent-Désiré Kabila, et ce en pleine période de troubles internes. Son intérim a pris fin en 2006, date à laquelle il est alors élu démocratiquement président de la République. Il est réélu en 2011 et, selon les termes de la Constitution qui limite le nombre des mandats à deux, ne pourra pas se représenter en 2016.
Le projet de loi, adopté à la hâte par l’Assemblée nationale le 17 janvier, mais bloqué devant le Sénat, prévoyait d’organiser les élections, la présidentielle notamment, après recensement de la population. Ce n’est pas une aberration, loin s’en faut, aucun comptage digne de ce nom n’ayant été opéré depuis l’époque de feu le président Mobutu, c’est-à-dire dans les années 1990. Mais, dans un pays où les routes et les moyens de communication sont quasi inexistants, prendre une telle décision revient à reporter sine die tous les scrutins et, par conséquent, pour le président Kabila, se maintenir au pouvoir. D’après les Congolais eux-mêmes, il faudrait au moins trois ou quatre ans pour dénombrer l’ensemble de la population. […]
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