
Quel avenir pour les chrétiens d’Orient ?
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Publié le 16 février 2015
Auteur : Louis Fraysse
Pourquoi le nombre de chrétiens régresse-t-il au Moyen-Orient ?
Il faut avant tout rappeler que le chiffre est une arme politique. Il convient toujours de s’en méfier. Le déclin en proportion des chrétiens d’Orient s’explique surtout par l’émigration et par le dynamisme démographique. Jusque dans les années 1930, en partie grâce à leur taux de mortalité plus favorable, on pensait que l’Orient allait devenir chrétien. Au cours du XXe siècle, la dynamique s’est cependant inversée, car les chrétiennes ont connu la transition démographique bien avant les musulmanes. Aujourd’hui, la fécondité des femmes chrétiennes et musulmanes est relativement identique.
L’émigration s’explique par les vagues de violences récurrentes à l’encontre des chrétiens, mais pas seulement. La politique économique des États de la région, et notamment les nationalisations, y a également joué un rôle. Beaucoup de chrétiens en ont en outre assez de la corruption, de l’autoritarisme, ils sont las de ne pas se sentir en sécurité et de ne pas pouvoir faire de projets à long terme. Comme ils disposent souvent de réseaux au sein de la diaspora, il est plus facile pour eux d’émigrer vers les pays occidentaux et de s’y intégrer.
On sait les chrétiens d’Orient divisés, morcelés. Qu’est-ce qui les rassemble ?
On remarque que les minorités chrétiennes se structurent souvent sur le modèle de la majorité. En Irak, les assyro-chaldéens ont ainsi longtemps été organisés selon le modèle tribal, tout comme les Kurdes au sein desquels ils vivaient. Au Liban, lors de la guerre civile, les chrétiens maronites se sont structurés en milices, tout comme leurs ennemis musulmans. […]
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