
Syrie, en guerre depuis bientôt quatre ans
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Publié le 2 février 2015
Auteur : Louis Fraysse
Matthieu Rey est historien arabisant, maître de conférences à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France. Entretien.
Quel bilan peut-on dresser, près de quatre ans après le soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad ?
Plusieurs axes sont à envisager. Le premier, c’est celui des personnes. Un bilan précis des victimes est compliqué à réaliser, dans la mesure où tous les instruments statistiques sont floutés et que les fronts et les formes de violences sont multiples. On peut cependant estimer à 250 000 ad minima le nombre de victimes depuis mars 2011.
Plus de la moitié de la population, soit plus de dix millions d’individus, est réfugiée ou déplacée. Les réfugiés, ceux qui ont quitté le pays, sont plus de 4 millions. On en retrouve entre 1 et 2 millions au Liban, 1 et 1,5 million en Turquie – idem en Jordanie – plus quelques centaines de milliers en Irak. Les déplacés – environ 7,5 millions – ont fui les violences mais sont restés en Syrie.
Au niveau politique et militaire, il faut distinguer les différents territoires. Il y a ceux qui se rattachent aux forces du régime, qui s’accordent sur un arrêt des hostilités, sans forcément avoir d’impératifs politiques – la présence de Bachar al-Assad convient, voire est soutenue.
À l’opposé, on trouve un ensemble de forces qui déclarent que le préalable à tout changement est le départ du président syrien, moyen de faire cesser la violence de masse. Ces forces, toutefois, regroupent un ensemble varié d’opinions politiques, ce qui est habituel dans les mouvements de résistance. […]
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