
Tragédie
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Publié le 29 mars 2015
Auteur : Antoine Nouis
Une tragédie est une histoire qui met en scène des héros qui se trouvent enfermés dans des dilemmes inextricables et, à la fin du récit, il n’y a que des perdants. Israël traverse une tragédie, car il est insupportable pour une population civile de vivre sous la menace de roquettes lancées d’un territoire voisin. Le bombardement de Gaza est un acte de guerre qui répond à une agression mais la guerre n’a jamais permis à des peuples voisins de vivre en bonne entente. Les Palestiniens vivent une tragédie car il est insupportable pour une population de subir l’injustice et les vexations au quotidien, de ne pouvoir se déplacer tout simplement, d’être enfermé dans son propre pays. Un lieu d’où on ne peut sortir est une prison, même si elle fait quelques centaines de kilomètres carrés. Une tragédie se déroule devant nos yeux et, comme c’est une vraie tragédie, on a du mal à voir une issue. Alors il ne nous reste qu’à rappeler quelques évidences.
Les extrémistes des deux bords s’alimentent réciproquement. Le Hamas, en bombardant Israël, fait le jeu des faucons qui ripostent en faisant le jeu du Hamas. C’est la spirale de la vengeance qui, si elle n’est pas stoppée, débouche sur l’anéantissement des uns et des autres. La malédiction des Atrides.
Dans un conflit, l’extrémisme est une tentation séduisante. Dans ses Antimémoires, Malraux parle de ce sentiment d’infériorité « des Girondins devant les Montagnards, du libéral devant l’extrémiste, du menchevik devant quelqu’un qui se proclame bolchevik ». Mais l’extrémisme ne débouche jamais sur la paix ; pour cela, il faut du compromis. Le compromis est moins noble que les positions radicales, mais il est plus fécond. Il est nécessaire et douloureux, car il faut que chacun renonce à une partie de ce qui est légitime à ses yeux.
À l’heure où nous écrivons, les différentes diplomaties conjuguent leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu. Ce dernier restera précaire s’il n’est pas accompagné d’un effort identique pour aboutir à une résolution du conflit selon le principe « deux peuples, deux États ». C’est une nécessité impérative… parce que les extrémistes ne doivent pas avoir le dernier mot. […]
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