L’attente comme protestation face au mal
Jésus a raconté la parabole des dix vierges pour souligner le verset qui la conclut : « Veillez puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure4. » Veillez dit l’évangile, ne vous laissez pas assoupir par le temps qui passe ou le découragement qui use, persévérez, restez fidèles, n’abandonnez jamais le combat contre la dégradation de l’étonnement.
Lorsque nous prions le Notre Père, nous commençons par dire : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Si nous le prions, c’est que nous savons que ce n’est toujours le cas. Dans le temps de l’Avent, nous sommes tendus vers l’attente de la sanctification du nom de Dieu, la venue de son règne et l’accomplissement de sa volonté.
Où est Dieu quand la maladie frappe à notre porte ? Où est Dieu quand les bombes explosent ? Où est Dieu quand les inondations détruisent et quand la sécheresse anéantit le travail des humains ? Où est Dieu ? Nous protestons pour ne pas nous résigner et nous affirmons que nous l’attendons, nous attendons sa venue, son royaume, sa victoire.
Il faut être riche, heureux et en bonne santé pour ne pas attendre Dieu. Et même quand on est riche, heureux et en bonne santé, nous pouvons encore attendre pour nos frères et sœurs qui sont dans l’épreuve. Notre attente se transforme alors en prière :
- Viens Seigneur Jésus, viens pour cette mère de famille qui a perdu un enfant et qui ne s’en remet pas !
- Viens pour cet homme seul qui meurt dans un lit d’hôpital !
- Viens pour les populations désespérées qui subissent la violence de la nature et l’injustice des hommes !
- Viens pour ceux qui subissent la guerre et ceux qui la font !
- Viens pour ceux qui n’ont plus d’espérance ni d’avenir !
- Viens pour ceux qui n’attendent plus rien !
[1] Hé 11.13.
[2] Rm 4.18.
[3] Évangile de Thomas, verset 28.
[4] Mt 25.1-13.